Les villes sur la ligne de front du combat climatique
Plus de la moitié de la population vit dans des zones urbaines et pas moins de sept personnes sur dix y habiteront d’ici 2050, selon la Banque Mondiale. Les villes constituent donc des acteurs de première importance dans la lutte contre les changements climatiques. Au Québec, nous ne faisons pas exception à la règle : près de huit personnes sur dix réside déjà en zone urbaine, tout comme dans le reste du Canada, des États-Unis et de l’Europe, alors que plusieurs pays de l’Asie, ainsi que l’Australie, atteignent déjà, ou dépassent ces seuils.
« Les agglomérations urbaines forment de grandes concentrations de population et d’activité; elles émettent donc de grandes quantités de gaz à effet de serres (GES) » souligne Sophie Van Neste, professeure agrégée d’action politique au Centre urbanisation culture et société de l’INRS.
De ce fait, entre 67 et 72% de toutes les émissions de GES mondiales viennent des zones urbaines, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). D’après les résultats observés, les villes pourraient atteindre une quasi carboneutralité d’ici 2050 si elles adoptaient des mesures importantes d’atténuation des émissions, comme l’électrification et une meilleure efficacité énergétique. La professeure Van Neste souligne que les villes possèdent de nombreux leviers d’action dans la lutte contre les changements climatiques puisqu’elles détiennent des budgets à investir, des règlements à adopter et elles se trouvent au centre de beaucoup d’activités de planification, de concertation et de construction.
Ambitieuse et proactive, la ville de Montréal s’engage , dans ce sens, à devenir carboneutre d’ici 2050 et à réduire ses GES d’au moins 55% sous le niveau de 1990, d’ici 2030. Son plan climat actuel comporte 46 mesures réparties dans cinq sphères différentes, soit : mobiliser la communauté; mobilité, urbanisme et engagement; bâtiments et exemplarité de la ville et gouvernance. En mai dernier, Montréal a même devancé de dix ans la cible de 2050 pour des bâtiments zéro émission. Selon Madame Van Neste, ce plan contient beaucoup d’éléments positifs. Cependant, elle constate que certains éléments d’inclusion demeurent à travailler, comme une meilleure identification des populations qui risquent d’être affectées par les nouvelles mesures, ainsi que la proposition de pistes de solution.
Souhaitons que Montréal poursuive avec succès l’atteinte de ses ambitieux objectifs d’efficacité énergétique afin de faire de notre belle grande ville, une ville inspirante qui saura faire une différence dans le combat climatique.
Source : Le Devoir
Photo : stockaerialphotos.com